C’est l’idée proposée par une startup d’assurance américaine, face aux fortes chaleurs qui « envahissent » l’Europe, et qui ont notamment été à l’origine d’incendies en Italie et en Grèce. Cela permettrait de se faire rembourser le vol ou l’hôtel réservé par exemple sur Stayforlong. Décryptage !
Canicule : vers un remboursement en fonction des températures ?
Face aux vagues de chaleur sans précédent touchant le sud de l’Europe, l’idée d’assurances adaptées aux aléas climatiques refait surface. Ainsi, à l’instar des garanties basées sur l’enneigement ou les heures d’ensoleillement, pourquoi ne pas envisager un remboursement pour ceux dont les vacances sont gâchées par des températures dépassant les 40°C ? Avec 46°C ressentis en Sicile, 45°C en Catalogne et des températures similaires à Rhodes – où de violents incendies ont forcé les vacanciers à un retour anticipé – l’été dans le sud européen s’est avéré brûlant… Tandis que nombre de vacanciers ont opté pour un changement de destination de dernière minute, se dirigeant vers les côtes de l’Atlantique ou de la mer du Nord, une nouvelle proposition émerge : une compensation financière pour faire face aux chaleurs insoutenables.
La jeune pousse américaine, Sensible Weather, envisage sérieusement cette possibilité. S’exprimant récemment auprès du journal britannique The Independent, cette startup d’assurance dévoile son projet de proposer des compensations financières lorsque le thermomètre grimpe dangereusement. Bien que les modalités restent à définir, l’idée serait d’offrir un remboursement à hauteur de 50 % dès lors que les 35°C sont franchis. Ce concept innovant trouve écho aujourd’hui, à une époque où les canicules impromptues ont saboté les plans de nombreux voyageurs. Pour autant, rappelons que l’idée de lier assurance et météo n’est pas nouvelle. Depuis les années 2010, des géants du secteur touristique comme Pierre & Vacances, Marmara ou encore Belambra ont introduit des offres d’assurance « ensoleillement ». Ces dernières proposaient des remboursements basés sur le nombre de jours ensoleillés, en réponse à des saisons printanières perturbées par une météo capricieuse.
« Météo défavorable », un concept à définir…
La notion de « mauvais temps » est, on s’en doute, quelque peu équivoque. Prenez l’exemple du fameux « pack soleil » proposé par quelques voyagistes à partir de 2010 : bien qu’attrayant sur le papier, il n’a pas manqué d’interpeller plusieurs associations de consommateurs quant à sa crédibilité. En 2012, le magazine 60 millions de consommateurs conseillait aux vacanciers de scruter avec attention les conditions définissant précisément ce qu’englobait la notion de « mauvais temps ». Le deal ? Annuler son séjour en avance ou recevoir une compensation basée sur le nombre d’heures d’ensoleillement, tout cela en se référant aux rapports de Météo France.
Cette idée évoque inévitablement la garantie « manque de neige » que choisissent certains passionnés de ski avant leur excursion montagnarde. Sur ce front également, 60 millions de consommateurs avait souligné les clauses souvent irréalisables et pleines d’exclusions de cette garantie, rendant la perspective d’un remboursement plus qu’incertaine. Pourtant, des offres de ce genre existent toujours, notamment chez Axa. La firme propose en effet de compenser les jours non utilisés d’un forfait de ski dans le cas où plus de la moitié des remontées d’un domaine seraient inopérantes en raison de conditions climatiques. Quant à Sensible Weather, la startup ne s’est pas limitée à la canicule. Elle propose déjà une assurance liée aux averses : un remboursement serait octroyé si les vacanciers étaient confrontés à plus de deux heures de pluie par jour, entre 8h et 20h.